Ronger un besoin vital pour les rongeurs : oui mais à quel prix !
Les rats et souris, comme tous les rongeurs ont des incisives à croissance continue qui les obligent à ronger sinon ils meurent. Ils rongent les câbles et les fils électriques, les matériaux (isolations, papiers, cartons, tuyaux PVC, ciments …). et sont donc à l’origine de dégâts sur les structures. Ces derniers sont parfois considérables, ayant des conséquences économiques désastreuses.
Les dégâts aux structures
En Europe, ce sont principalement 3 espèces de rongeurs qui sont à l’origine de ces nuisances à savoir le rat brun (Rattus norvegicus), le rat noir (Rattus rattus) et la souris domestique (Mus musculus) D’autres rongeurs comme le ragondin, le rat musqué ou encore le campagnol terrestre sont eux à l’origine de nuisances plus limitées géographiquement.
Les rongeurs peuvent potentiellement infester toute construction dans la mesure où l’entrée et l’installation y sont possibles. Les souris et rats ont une remarquable capacité à comprimer leur crâne lorsqu’ils veulent s’introduire dans un lieu. Ils peuvent passer dans des interstices de l’ordre de 5 mm pour une souris ou 10 mm pour un rat.
Ils vont parfois jusqu’à l’atteinte du réseau électrique : 25% des incendies non criminels sont liés aux dégâts sur les systèmes électriques causés par les rongeurs. On peut citer la collision entre un train et un TER près de PAU en juillet 2014 qui a causé 40 blessés. Après enquête, des câbles rongés par les rats sont à l’origine de cet accident. Egalement, l’incident à Fukushima avec 30h d’arrêt des systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire en 2013.
Ils dégradent les cloisons, les plafonds ou encore les fondations d’un bâtiment mettant directement à mal la santé du bâtiment et la sécurité pour les utilisateurs. Au niveau de la règlementation des constructions, il n’y a pas de réglementation particulière qui s’impose. La règle qui fait foi est la bonne pratique et la bonne intelligence et en particulier veiller principalement à la bonne étanchéité des réseaux d’eaux usées (surtout les regards de visite) et également la bonne étanchéité des façades ou des sous-sols des bâtiments y compris ventilations soupirail etc… Les seules obligations constructives sont la mise en œuvre de grilles anti-rongeurs en pied de bâtiment dans les bardages ventilés et murs à ossature bois ventilés. C’est au propriétaire ensuite de prévoir la mise en œuvre des moyens de lutte préventifs ou curatifs contre ces rongeurs nuisibles avec des solutions adaptées pour la durabilité du bâti.
Le témoignage d’Eric est éloquent et fait prendre conscience que ces petites bêtes peuvent insidieusement gréver votre budget et générer du stress
« En novembre dernier, je n’ai pas pu allumer la pompe à chaleur, celle-ci ne marchait pas. Quand je l’ai ouvert, il y avait beaucoup de crottes et une forte odeur d’urine. Des souris s’étaient réfugiées à l’intérieur pour se mettre à l’abri. En regardant de plus près, j’ai constaté que 2 câbles avaient été sectionnés et la carte électronique était défaillante. En 14 ans, je n’avais jamais eu de dégâts causés par les rongeurs. En plus du coût de la réparation (2 000€) j’ai dû acheter un poêle à bois pour chauffer la maison en attendant. Par chance, je n’ai pas eu de délai pour l’installation du poêle à bois ! Depuis, j’ai bouché le trou par lequel elles étaient entrées et je reste très vigilant. »
Pour éviter les dégâts, vigilance et prévention sont donc de rigueur
Surveiller régulièrement votre bâti et tous vos appareils qui comportent des câbles ou fils électriques pour éviter la pénétration des rongeurs. Il s’agit de boucher les trous et de colmater les points d’entrée pour garantir au maximum l’étanchéité. En complément, afin de réduire au maximum la présence de rats ou de souris, éliminez toutes ressources alimentaires et tous potentiels refuges : enlevez les dépôts d’objets inutiles ou les encombrants autour de votre maison, entretenez régulièrement la végétation.
