Quand le climat se dérègle, les rats prospèrent !
Les températures augmentent, les saisons deviennent plus imprévisibles et les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient. Et pendant que nous nous adaptons à ces bouleversements, certains rongeurs nuisibles comme les rats et les souris en tirent profit. Sous l’effet du réchauffement climatique, leur comportement évolue, leur reproduction s’accélère et leur territoire s’étend.
Résultat ? Des infestations plus fréquentes et plus difficiles à contrôler.
Comment le réchauffement climatique modifie la répartition géographique des rongeurs nuisibles ?
Le réchauffement climatique bouleverse les écosystèmes et les habitats naturels, forçant de nombreuses espèces à migrer, s’adapter ou disparaître. Les rongeurs nuisibles, particulièrement opportunistes et résistants, profitent de ces changements pour étendre leur territoire et coloniser de nouvelles zones.
Voici comment cela se manifeste :
–Les températures plus chaudes permettent aux rongeurs de coloniser des zones plus froides.
Des études montrent que les rats bruns (également appelés surmulots) et les souris domestiques s’installent progressivement dans des régions autrefois trop froides pour leur survie. Par exemple, des rats ont été observés de plus en plus au nord de l’Europe et du Canada, profitant d’hivers moins rigoureux pour survivre et se reproduire.
–L’urbanisation et les événements climatiques extrêmes favorisent la migration des rongeurs.
Les inondations, tempêtes et sécheresses détruisent leurs habitats naturels, forçant les rongeurs à se rapprocher des zones habitées pour trouver refuge et nourriture. Dans les grandes villes, les réseaux d’égouts, les bâtiments et les infrastructures offrent aux rongeurs un abri face aux intempéries, renforçant leur prolifération en milieu urbain (source : https://lactualite.com/actualites/les-rats-profitent-des-changements-climatiques-pour-proliferer-dit-une-etude).
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous référer à l’étude publiée en janvier 2025 dans le magazine Science Advance « Increasing rat numbers in cities are linked to climate warming, urbanization, and human population ».
Pourquoi voit-on plus de rats et de souris en ville ?
L’augmentation de la population de rongeurs en ville est liée à 3 principales raisons :
–Des hivers plus doux = plus de survie
Les hivers rigoureux jouent normalement un rôle de régulation naturelle en limitant le nombre de rongeurs. Avec des températures de plus en plus clémentes, moins de rats et de souris meurent en hiver, ce qui permet aux populations d’exploser au printemps.
-Des périodes de reproduction allongées
Un hiver plus doux signifie aussi que les rongeurs se reproduisent plus tôt et plus longtemps dans l’année. Un couple de rats peut déjà engendrer jusqu’à 5000 descendants en un an , alors imaginez l’impact avec une saison de reproduction prolongée !
–Des ressources alimentaires plus abondantes
Avec des températures plus chaudes, la décomposition des déchets est accélérée et l’activité humaine se prolonge (terrasses de restaurants ouvertes plus longtemps, déchets alimentaires accessibles). C’est une source de nourriture supplémentaire favorable à la croissance de la population de rongeurs !
Chiffres à l’appui : Entre 2017 et 2021, le constat sur la multiplication des infestations est sans appel. Le nombre de foyers français confrontés à des nuisibles, y compris les rongeurs, a doublé (source : https://www.ipsos.com/fr-fr/62-des-francais-touches-par-une-infestation-de-nuisibles-au-cours-des-5-dernieres-annees). Toutes les espèces de nuisible progressent année après année, et en particulier les rats (x2,3). Et cette hausse est en partie attribuée à des hivers plus doux favorisant la survie et la reproduction des rongeurs.
En campagne aussi, les rongeurs prolifèrent
Le réchauffement climatique ne favorise pas uniquement les rats et souris en ville, il a aussi un impact majeur en milieu rural. Deux types de rongeurs nuisibles posent problème aux agriculteurs et aux éleveurs : les rats (surmulots et rats noirs) et les campagnols (terrestres et des champs).
Les rats bruns et les rats noirs trouvent dans les fermes un environnement idéal pour se développer, et le changement climatique accentue le phénomène :
-Des températures plus douces en hiver permettent à un plus grand nombre de rats de survivre et de se reproduire toute l’année.
-Les sécheresses et inondations perturbent les écosystèmes : en détruisant les habitats naturels des rongeurs, ces derniers migrent vers les exploitations agricoles et les stocks de céréales.
Le réchauffement climatique ne va pas s’arrêter, et les rongeurs nuisibles vont continuer à s’adapter et à se multiplier. La prolifération des rongeurs nuisibles entraîne plusieurs risques : propagation des maladies, contamination des stocks alimentaires, dégradation des structures, augmentation des dégâts matériels… Face à cette menace croissante, il devient essentiel d’adopter des stratégies de lutte adaptées, combinant prévention et interventions ciblées.